Salut Bénédicte, peux-tu nous parler un peu de toi ?
Bonjour Didier, je m’appelle Bénédicte Le Panse, je suis née dans l’Indre à Châteauroux exactement (36), j’ai 41 ans et je mesure 154cm.
Actuellement j’habite Reims, je suis rémoise d’adoption… plus exactement Mailly-Champagne, un petit village très proche de la 12ème plus grande ville de France, en plein milieu des vignes là où le meilleur champagne est produit, et là où nous devenons dépendants des bulles… mais c’est pour la bonne cause !
Je suis liée à David Baechler, pur Rémois, avec qui j’ai eu un petit d’amour Jules, adorable et hyper speed, ce qui rend nos nuits follement sympathiques !
Quel est ton parcours professionnel ?
Après un baccalauréat littéraire obtenu à Châteauroux, je me dirige vers des études de droit par obligation, mon frère est à l’époque magistrat et c’est presque obligatoire.
Obtenant un BAC L, mes professeurs de l’époque me déconseillent l’orientation d’oncologue que je voulais prendre car j’étais nulle en math et que cela n’était donc pas possible ! (S’il fallait revenir en arrière, je n’écouterais personne). J’ai donc fait une première année de droit à la faculté de Châteauroux en parallèle avec une première année d’éducateur sportif ou je décide de passer mon BEES 1er degré (BPJEPS AF actuel) auprès de Jean Ferre un spécialiste de la physiologie.
Evidemment les notes du BE raflaient régulièrement le 19 ou 20/20 mais en droit ce n’était pas la même, on était plus proche des 3 ou des 0.
J’ai alors décidé d’arrêter la fac de droit et de continuer ma 2ème année dans le sport. J’ai choisi cette orientation après qu’un ami d’école m’ait fait tester un peu de musculation.
10 ans après je ressortais avec mon doctorat de physiologie, ma thèse passée au sein du CHR d’Orléans.
Ne pouvant pas obtenir de CDI dans cette filière pour être maitre de conférences, j’ai travaillé comme ingénieur de recherche mais les horaires 9h-12h 14h-17h ne me convenaient pas, je m’ennuyais…
Sous les conseils de Alain Lacheze (une grande pointure qui m’aura beaucoup aidé) je me rends à Paris pour passer un entretien qui se déroule à merveille et je deviens prof de physiologie adapté au sport dans une école : c’est le top ! J’allie le cursus universitaire et la passion de sport.
Malheureusement les choses ne se passent pas aussi bien que prévu car là où j’enseigne c’est une hécatombe.
Je décide donc de créer ma propre boite l’Academy Le Panse à Paris ! Les dés sont joués ! ça marche ! c’est super ! Je m’encadre des spécialistes de la discipline (haltérophilie, force, musculation), mais qui sont surtout de belles personnes avec lesquelles je travaille actuellement.
Mon parcours aura été long et difficile jusqu’à créer ma propre enseigne mais le travail paye, et tout n’est que tremplin ! Aujourd’hui je suis gérante de 2 organismes à paris « Le Panse Academy » et « Le Panse formation » où je prépare avec mes collègues 100 stagiaires et depuis 2 ans et j’ai ouvert « Le Panse formation » à Reims.
Je suis fière de préparer 150 stagiaires dans un milieu dans lequel je baigne depuis toujours et dans lequel j’ai beaucoup appris grâce à mes études et je suis ravie de pouvoir enseigner et partager mes champs de compétences. C’est juste un bonheur, même si les heures sont aléatoires … quand on aime on ne compte pas !
En parallèle, je donne des consultations de rééquilibrage alimentaire via la méthode Le Panse que j’ai mise en place depuis quelques années : perdre du gras, du poids, sans faire de régimes, sans frustrations et sans contraintes. Une perte de poids durable et personnalisée pour chacun.
Parle-nous de ta carrière sportive ? Comment es-tu venue à la force ?
J’ai commencé par de la danse classique très tôt vers 5 ans, puis danse moderne, pour ensuite faire 12 ans de haut niveau en gymnastique.
A la fermeture du gymnase je me retrouve au cercle haltérophilie de Châteauroux sur les conseils d’un copain du lycée. Le président de l’époque me fait tester des barres en force. J’ai le niveau national. Ma carrière démarrera en 1996 jusqu’à ce jour.
Je ne connaissais rien de ce monde, ce qui m’intéressait particulièrement, c’était surtout les défis, les compétitions. Je remercie aujourd’hui Christian Garrido un copain du lycée, qui m’aura permis de faire le tour du monde et enchaîner les championnats internationaux.
Comment es-tu arrivée à la WPC ? et pourquoi ?Le sport comme tout activité humaine doit se référer à un certain nombre de valeurs communes : respect, honnêteté, exigence. Le sport doit être un vecteur efficace et non une contrainte.
Je me suis toujours entrainée, il n’y a jamais eu d’arrêt.
La FFF ne m’apportait plus les valeurs que je recherchais. La WPC (que j’ai connu par un ami) m’a permis de me relancer dans les compétitions et j’y ai retrouvé une véritable ambiance et un esprit de cohésion.
Parfois dans la vie il faut du changement, et la WPC m’apporte ce que j’attends dans ma discipline.Quelle conclusion après ta première année à la WPC ?
J’y retrouve des vraies valeurs, un esprit d’équipe où la performance rime avec esprit d’équipe. Amitié, respect (des autres et de soi-même), fraternité, honnêteté, solidarité sont les maitres mots de la WPC. Il y a une alchimie entre les athlètes, les organisateurs, les coachs et les dirigeants. Cette alliance est primordiale pour performer et se faire plaisir.
Quelles sont tes meilleures performances ?En équipé
Squat 165kg
Développé couché 100kg
Soulevé de terre 162.5kg
Total 425kg (fff)
En raw : nouveau challenge depuis 2019 après 24 ans d’équipé
Squat 130kg
Développé couché 70kg
Soulevé de terre : 130 et 137.5 (FFF)
Total 330kg (WPC)Quel est ton avis sur le le monde féminin dans le powerlifting et son devenir ?
Dans mon entourage évidemment le powerlifting est perçu comme un sport d’homme !
Si tous les sports sont théoriquement accessibles aux femmes, dans la pratique elles sont moins présentes dans bon nombre d’entre eux.
Il y a encore beaucoup trop de stéréotypes et de discriminations qui perdurent envers les femmes.
Les médias font partie des vecteurs sur lesquels nous devons nous appuyer pour nous aider dans cette lutte. Le sport a été longtemps sous l’égide des hommes par la pratique, les gouvernances, les croyances et on fait des femmes dans le sport quelques chose à part.
Au sein des fédés, des comités de direction, des entraîneurs ce sont les hommes qui sont largement médaillés !
A partir du moment où on isolera encore le mot sport en lui collant l’adjectif « féminin » on en fera toujours une sous-catégorie c’est lorsque le terme sport féminin aura définitivement disparu du langage que le combat sera réellement gagné.
Peut-être faudrait-il plus de femmes à la tête des grandes responsabilités ? Prenons l’exemple du foot avec Brigitte Henriques, vice-présidente de la fffoot qui est un des piliers de la coupe du monde « féminine ». En passant de 50000 à 200000 licenciées c’est déjà un combat de gagné ! L’évolution reste lente mais la femme prend de l’ampleur car elle commence à devenir un réel enjeu économique.
Le power a encore de la route à faire et les mentalités doivent changer : la discipline doit s’ouvrir au monde extérieur et mettre en place de véritables projets.
Tu as déjà écrit plusieurs livres, tu peux nous en dire un peu plus ?
Je suis ravie de pouvoir écrire depuis 2015 sur un sujet qui me passionne et en lien avec mes études universitaires mais aussi ma passion du sport.
A vrai dire le tout premier date de 2006 et portait sur le dopage (Edition presse académique francophone)
Les éditions First m’ont sollicité dans un premier temps pour écrire sur ma discipline : « La musculation pour les nuls » et « Je me tonifie en 12 semaines »
Ensuite les éditions Amphora m’ont permis de mettre en avant mon premier ouvrage sur la nutrition : « Rééquilibrage alimentaire ». Cet ouvrage aura été réédité à 3 reprises. Il aide le lecteur à établir un programme alimentaire personnalisé en fonction de ses activités et ce, sans régimes.Le dernier en date (27 janvier 2020) toujours aux éditions Amphora porte sur les régimes : « Régimes : on vous ment ! » et relate la vraie vérité ! Stop aux régimes qui nuisent à la santé !
L’ouvrage met en avant 10 anecdotes relatant les 10 régimes utilisés principalement dans la vie quotidienne et explique pourquoi cela ne fonctionne pas.
Un petit manuel à garder précieusement dans sa bibliothèque.
D’autres suivront …As-tu des soutiens financiers ?
Je suis ravie aujourd’hui d’avoir comme partenaire officiel la Mutuelle Générale des Cheminots (MGC) qui me soutien non seulement dans ma pratique sportive mais également dans mes projets professionnels.La MGC est pour moi un véritable moteur, une aide précieuse. J’en profite donc pour remercier le directeur Nicolas Fremder toujours présent ainsi que l’ensemble de son équipe : une véritable équipe soudée. (Sophie, Géraldine, Baptiste…)
J’en profite également pour remercier David Baechler et Michel Soler, 2 pointures qui m’auront permis de créer ce lien très fort avec la MGC.
As-tu quelque chose à rajouter ?
Je tiens à te remercier, toi mon Didier, président de la WPC France pour m’avoir redonné l’envie de continuer à performer ainsi que toute ton équipe. Merci pour ces valeurs véhiculées.
Merci à David Baechler et Fabian Bernard qui me soutiennent régulièrement et qui sont mes piliers de l’entrainement ! deux vrais moteurs de performance qui donnent beaucoup.
Merci pour cette interview, à très vite sur les plateaux et que la WPC grandisse encore… !
Interview Didier Theux