Bonjour Cyril, peux-tu te présenter ?
Bonjour Didier, tout d’abord je tenais à te remercier ainsi que la WPC France pour cet interview et votre engagement dans la force athlétique.
Je m’appelle Cyril Diago, j’ai 27 ans et je suis coach sportif dans le sud de la France sur Perpignan.
Quel est ton parcours sportif et comment es-tu venu à la force athlétique ?
J’ai pratiqué 10 ans de football étant plus jeune, des activités physiques collectives et individuelles, je me passionnais plus pour les sports « explosifs et intenses ». A l’Âge de 17 ans j’ai commencé la musculation au poids du corps, puis en salle 1 ans après. J’ai pris énormément de plaisir sur les mouvements de base en essayant de soulever de plus en plus lourd tout en gardant une attention à la technique et toujours garder un maximum de plaisir. Naturellement je me suis tourné vers la force athlétique.
Comment es-tu venu à la compétition et pourquoi ?
Je progressais vite sur les mouvements de base, j’avais entendu qu’il existait des compétitions, je me suis donc lancé à ma première préparation à l’âge de 19 ans. Je ne suis pas un mauvais perdant mais j’ai un esprit de compétition très développé.
Tout ce que je fais dans la vie, c’est dans la bonne humeur pas de soucis, mais je peux te dire que je me donne toujours à 120% pour gagner une partie de tarot, un jeux vidéo ou un ping-pong (mdr).
As-tu un coach ?
Je n’ai pas de coach, une personne m’avait guidé à mes débuts pendant une saison mais depuis mes 20 ans je n’ai pas de coach, autant sur le plan diététique que sportif. Je fais mes propres expériences et analyses sur moi et les athlètes que j’ai en tant que coach, en me basant sur les études scientifiques par exemple et en restant très ouvert d’esprit. Je suis une personne cartésienne, je pars du principe que chaque personne doit avoir un suivi extrêmement individuel selon une dizaine de facteurs différents. Je m’appuie sur des faits réels et précis. Ce n’est pas de ma bouche que tu entendras dire « lui a une bonne génétique », « il a de la chance » ou d’autres conneries de ce style.
Quand j’entends au quotidien des personnes me dire oui tu arrives à pousser car tu es nerveux, t’as des fibres rapides, ton métabolisme est rapide etc., qui sont basé sur du « peut-être ou de l’à peu près », aucune discussion ne peut être possible. Les gars si vous voulez progresser et être votre propre coach il faudra accepter qu’il n’y a pas une seule manière de faire ou un seul chemin, tous les moyens sont bon pour progresser, tant qu’on sait pourquoi on le fait et sur quelle personne.
Peux-tu me parler de ta préparation pour une compétition ?
Je tiens à dire, que malgré mon esprit de compétition permanent, je ne suis pas un de ces gars dans le « no pain no gain ». C’est bien d’avoir des objectifs et de se donner les moyens de réussir, mais au quotidien je vois beaucoup trop de personnes, qui en font TROP, que ce soit en matière d’entraînement, de régime etc..
Souvent les athlètes sont à 60% off saison, et 120% on. Pour garder une envie, et un équilibre de vie, ce qui à mon goût est primordial, je serais à 85% toute l’année (ceci est bien sur une image grossière).
Généralement j’aime bien avoir une préparation de 12 à 16 semaines avant une compétition. Ce cycle sera spécifique, avec 3 blocs distincts. On peut imaginer un bloc axé sur l’hypertrophie et augmenter la capacité de travail. Un bloc sur la force et un dernier bloc très spécifique pour préparer le corps à la compétition, avec essentiellement des charges très lourdes et peu de répétition. Au fil des 12 semaines le volume de travail va réduire alors que l’intensité augmentera semaine par semaine, en mettant l’accent mois par mois sur les mouvements utilisés en compétitions (Squat barre basse, Soulevé de terre sumo, et bench large pour ma part).
Comment es-tu arrivé à la wpc et surtout pourquoi ?
Mes deux premières années de force étaient en FFF, à cette époque, si on voulait faire une compétition on devait être en catégorie « équipé » avec maillot de bench, squat etc. Je n’étais pas fait pour ça, je n’aimais pas la sensation j’ai donc arrêté 1 an. La catégorie RAW (juste genouillère et ceinture) était enfin présente, j’ai donc décidé de reprendre la compétition en FFF, pendant deux saisons.
Beaucoup de choses me déplaisaient, j’avais entendu parler à de multiples reprises de la WPC, je voulais essayer une compétition avec vous et …. l’ambiance, les athlètes, l’esprit m’a agréablement surpris, j’ai donc décidé de faire toutes mes compétitions avec la WPC France.
Après deux saisons chez nous a la wpc qu’elle conclusion tu en tires ?
Après ces deux saisons riches en émotions et en victoires sportives, je n’en garde que des bons souvenirs et beaucoup de rigolade avec mes adversaires même le jour de la compétition et cette ambiance-là, c’est parfait.
Je suis du genre à avoir des entraînements très précis et rien n’est fait par hasard, mais avec 0 prise de tête, tout le temps dans la bonne humeur, et je retrouve ce côté fun à la WPC
Quelles sont tes performances et quel est ton meilleur souvenir en compétition ?
A ce jour j’ai fait 21 compétitions, 8 championnats de France/open France et 4 internationales, je ne compte pas m’arrêter là vous pouvez compter sur moi. En FFF, j’ai fini 3 fois 4ème et 5ème au championnat de France, vice-champion de France junior, open et par équipes en -66 Kg. En WPC, j’ai gagné deux fois l’open WPC France, deux fois le championnat d’Europe, puis vice, et champion du monde WPC en 2019 en Finlande.
J’ai tiré en -66 kg et -75 kg classic raw et dans cette dernière catégorie que j’ai réalisé 270 kg au squat, 155 kg au bench, et 267,5 kg au deadlift.
Mon meilleur souvenir, c’est le championnat du monde WPC en Floride, à Orlando, ou je finis deuxième grâce à ma dernière barre au deadlift, l’atmosphère était juste incroyable, et je rêvais depuis tout petit de visiter les États-Unis, alors m’y rendre en tant qu’athlète et être vice-champion du monde WPC, chez les ricains, c’était ENORME.
A Orlando en 2018 peux-tu nous raconter ton championnat du monde WPC ?
Comme je l’ai dit ça restera mon meilleur souvenir pour plusieurs raisons. La première, j’ai fini deuxième à 2,5 kg de mon pote Simon Frazer, si je ratais la barre à 267,5 kg je finissais troisième. La team WPC France était présente pour nous soutenir, mon adversaire Simon est une personne que j’apprécie beaucoup, donc le mélange entre ce bon état d’esprit et la rage de vaincre, sous l’adrénaline de la compétition ça m’a clairement fait me surpasser.
Je finis donc deuxième derrière un athlète du Kazakhstan, devant Simon et un américain juste derrière nous qui était très près, si on ratait des barres, il pouvait passer devant.
Au début j’étais inscrit en classic raw et j’étais tout seul dans la catégorie. Comme j’étais très déçu, j’ai demandé au président de la WPC France et WPC international de changer de catégorie et passer en -75 kg raw pour affronter l’adversité et prendre un maximum de plaisir. Ma demande a été acceptée, on était donc 8, il y avait beaucoup de concurrence, le souvenir restera mémorable.
Encore merci à vous d’avoir soutenu mon esprit compétition pour que je change de catégorie deux semaines avant, ce n’était pas ma catégorie, le défi était plus grand.
Quel sont tes prochains objectifs en compétition ?
Très rapidement j’aimerais battre le record du monde WPC à 278 kg, je pense avoir les capacités pour le battre, et améliorer mon total sur les 3 mouvements.
Je voulais te remercier pour l’interview mais aussi te féliciter encore pour ta sportivité. Je connais beaucoup d’athlètes qui cherchent à être seuls dans leur catégorie mais tu es le premier a avoir tout fait pour avoir des adversaires alors que le titre te tendait les bras. Maintenant si tu veux rajouter quelque chose c’est à toi ?
Merci à toi pour cet interview, vous êtes au TOP les amis, vive la force.
Interview: Didier Theux